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CfP Carte semiotiche - Annali 10 | Silver Age. Nouvelles cultures de la vieillesse

Dernière mise à jour : 11 mai 2023

Carte Semiotiche est une revue de sémiotique et de théorie de l’image à caractère international et interdisciplinaire, axée sur les images et leurs modes de production de sens. La revue se veut un lieu de réflexion pour accueillir et encourager la pluralité des points de vue sur la dimension visuelle et sensible des objets culturels. Ses volumes monographiques développent chacun un axe théorique qui rassemble des traditions plurielles à travers les contributions de jeunes chercheur.ses et d’universitaires confirmé.es. Carte Semiotiche se concentre sur le texte visuel et sur la dimension analytique de la recherche, terrain utile pour comparer les différentes approches disciplinaires, ainsi que pour une élaboration théorique efficace qui respecte la singularité et la densité des objets.


CALL FOR PAPERS CARTE SEMIOTICHE, ANNALI 10


Silver Age. Nouvelles cultures de la vieillesse

édité par Mauro Portello et Maria Pia Pozzato



L’un des phénomènes les plus évidents et les plus répandus de notre époque est le vieillissement de la population. La pression de la démographie mondiale est désormais un facteur crucial, là où différentes démographies (occidentale, asiatique, africaine) imposent des dynamiques différentes à une échelle variable. Face au prolongement de la durée de la vie, la “production” de vieillesse investit de tout son poids les systèmes de protection sociale. Pourtant, au lieu d’une élaboration culturelle adéquate à ce phénomène, on a plutôt assisté à la production de nouveaux récits et imaginaires, ainsi qu’à une réactivation de la tradition, qu’il s’agisse de Platon (la vieillesse sage et précieuse) ou d’Aristote (la vieillesse comme fardeau inutile). Pourtant, la question prend des dimensions absolument inédites face aux données démographiques stupéfiantes de neuf milliards d’êtres humains qui peuplent aujourd’hui la planète.

Des travaux ont abordé la redéfinition des rôles sociaux - par exemple celui des grands-parents, “re-fonctionnalisés” comme baby-sitters gratuits et source de soutien économique – ou bien la correction des dommages psycho-physiques que la vieillesse entraîne inévitablement, avec des interventions médicales et culturelles. Pourtant, une réflexion plus profonde et multilatérale sur le phénomène pourrait contribuer à libérer les âgé.es de l’enfermement forcé dans des grilles sociologiques et à reconnaître les dynamiques et le flux de l’unicité individuelle. Peut-on revenir à l’idée d’un “progrès” social face au thème de la vieillesse ? Peut-on espérer que l’individu, ayant atteint un stade avancé de sa vie, puisse se projeter au-delà de sa simple condition biologique ? L’espoir est qu’une élaboration culturelle complexe puisse contribuer à distinguer le fait bio-physique d’une forme de vie grâce à laquelle chaque personne, même dans la vieillesse, puisse garder un projet de vie.


L’objectif de ce numéro de Carte Semiotiche est de faire avancer la réflexion sur le statut actuel de la vieillesse, dans un sens culturologique qui, par ses propres spécificités méthodologiques, côtoie les approches statistiques et psychosociologiques.


À cette fin, les suivants domaines de recherche possibles – mais non exclusifs –sont envisagés:


  • Les personnes âgées en tant que consommateurs. Vu l’importance quantitative de la population âgée, la communication publicitaire s’est rapidement adaptée à ce type de consommateur; à la fois sur le plan stylistique, par le biais d’un langage qui privilégie les motifs traditionnels et répond aux attentes du public, et par le biais d’une stratégie ciblée sur des produits spécifiques. Ainsi, des valeurs de consommation, que Jean-Marie Floch aurait probablement définies comme référentielles ou critiques, investissent des produits parfois difficiles, tels que des fixateurs de prothèses dentaires, des couches, des médicaments pour la prostate. L’analyses de cette communication publicitaire et des marques qu’y gravitent autour pourrait fournir, au-delà des remarques sur un « marché de la vieillesse », une meilleure compréhension des représentations à travers lesquelles la société pense la vieillesse aujourd’hui.

  • Un autre domaine de réflexion est celui du politique, à partir de la question des retraites (et des mouvements sociaux de ces derniers mois, en France). Une question qui envisage constitutivement la relation entre les répercussions économiques individuelles (les retraites), sociales (les coûts de la longévité) et systémiques (bien-être ou abandon ?).

  • La vieillesse est inscrite aussi, de façon directe ou indirecte, dans l’organisation des espaces: maisons de retraite, salles de sport mais aussi hôtels, spas, espaces urbains, salles d’attente de bâtiments publics et privés. Le nombre important d’usagers âgés demande une réduction douce des barrières architecturales: pas de changements radicaux, comme pour les personnes handicapées, mais des petits dispositifs, des « aménagements » pour une motilité moins agile. Certaines analyses pourraient donc faire référence à un remodelage de l’espace public ou privé basé sur un schéma corporel, celui de la personne âgée, qui a son propre design et sa propre gamme de possibilités de mouvement et d’action. Ce thème est lié à celui des technologies développées pour faciliter la vie des personnes âgées, comme les robots capables de s’occuper des personnes non autonomes ou bien la domotique adaptée aux personnes souffrant de handicaps propres à leur âge.

  • Alors que dans le passé, la personne âgée avait généralement un rôle secondaire dans l’intrigue des comédies, des films et des séries télévisées (avec toutefois des exceptions évidentes et connues), depuis quelques années sa présence est bien plus affirmée dans des domaines différents du spectacle et des médias. Le cinéma travaille de plus en plus sur la représentation du ‘troisième âge’, tandis que la spectacularisation de la vieillesse est assumée par certains genres télévisuels, comme le talent show (The voice senior avec la compétition de chanteurs de plus de soixante ans), ou le docu-réalité (tel l’italien Quelle brave ragazze, qui suit les voyages de trois femmes célèbres d’un âge moyen de quatre-vingt ans). Ces protagonistes ne sont pas ridiculisé.es comme dans une cruelle corrida, au contraire, c’est précisément l’idée d’une tardive âge d’or qui est mise en valeur.

  • On peut également considérer le domaine des arts visuels (peinture, photographie, art vidéo). Si l'on pense à la représentation typique de la vieillesse dans l'histoire de l'art, on constate qu'il s'agit ponctuellement d'un memento mori, comme dans le célèbre tableau de Giorgione (Portrait d'une vieille femme, 1506). Alors que des exemples contemporains, comme le portrait d'une reine Elizabeth déjà âgée peint par Lucian Freud en 2001, ont d'autres connotations, comme celle du pouvoir. Le lien entre la vieillesse et l'art peut également être étudié du point de vue des spectateurs, en se référant aux visites de musées et aux expositions qui prennent particulièrement en compte les intérêts et les besoins des personnes d'un âge avancé.

  • De nombreux romans ont été consacrés au cours des vingt dernières années au thème de la vieillesse (entre autres: Philip Roth, Benoîte Groult, Adolfo Bioy Casares, Henning Mankell, Elsa Chabrol, Arno Geiger, Siri Hustvedt, Clara Sereni, Fred Vargas et bien d’autres). Un vaste corpus peut donc être l’objet d’analyses littéraires.

  • Un aspect plus étroitement lié à l’approche anthropologique et à la sémiotique des cultures est celui de la relativité des valeurs concernant le vieillissement selon les cultures, les zones géographiques et les positions idéologiques. Le ‘vieux’ a une pertinence complètement différente selon les sphères religieuses et productives et les formes spécifiques d’organisations sociales (systèmes de relations parentales, structures hiérarchiques, etc). Enfin, toujours inhérent au domaine des valeurs sémantiques profondes, on peut analyser le sujet de la mort, qui est proche de celui de la vieillesse et lié à celui-ci selon des articulations spécifiques (voir par exemple Wijkmark 2008).

  • Les formes de vies liées à la vieillesse sont aussi cruciales, il s’agit, en effet, de pratiques dans lesquelles s’engage une partie majoritaire de la population, de plus en plus saine et active malgré son âge avancé. Les habitudes alimentaires et les régimes (cf. Del Toma 2001); les soins personnels, avec l’impératif du maintien, par le biais de la cosmétique et de la chirurgie plastique, des standards esthétiques de la jeunesse; l’immense sphère du fitness, par exemple la gymnastique « douce », et du divertissement (cf. Franchini 2002); la mode pour les « âgés » et les modèles d’âge avancé qui défilent ou posent dans des shootings; le tourisme « adapté aux personnes âgées », qui admet toutefois une série infinie de modalités et de modèles implicites du troisième âge, allant du plus tranquille voyage en autocar sur de courtes distances au trekking sur les sommets du Tibet.

  • Ces domaines peuvent être considérés individuellement ou pris en compte par une approche comparative, avec l’émersion de traits typologiques. Ainsi, par exemple, une polarité d’acceptation, selon laquelle “tout suit son cours”, peut s’opposer à une forme de vieillesse ‘réactive’ de ceux qui ne reconnaissent pas la phase finale de la vie comme un obstacle; ou bien la vieillesse ‘soucieuse’, complètement tournée vers le passé; mais aussi la variante du “vieu-fou” déchaîné ou de la communauté d’entraide. Chaque type d’attitude peut être sous-tendu par différentes passions et par leur respectives polarités tel hilarant/triste, serein/triste, sérieux/ironique, défensif/ouvert, élégiaque/cinique, etc.


Les thèmes proposés peuvent être abordés à partir de différents types de textualité, de pratiques, de contexte médiatique et social.


La rédaction de Carte Semiotiche vous invite à envoyer vos propositions de contribution en italien, anglais, français ou espagnol (max. 2000 caractères espaces compris ou 500 mots) accompagnées d’un bref profil biographique (max. 10 lignes) avant le 10 MAI 2023 à les adresses suivantes: mariapia.pozzato@unibo.it ; mauroportello@gmail.com; cartesemiotiche@semio-cross.it


Contributions en italien, anglais, français, espagnol


Longueur du résumé : max. 2000 caractères, espaces compris (environ 500 mots) Le résumé doit contenir les indications d’une bibliographie minimale de référence

Longueur des articles : 40 000 caractères maximum, espaces compris (environ 8 000 mots). Images : n/b dans le corps du texte et couleur dans des fichiers séparés (jpeg, png, résolution d’au moins 1500 pixels sur le plus grand côté)


Date limite de soumission des résumés : 10 MAI 2023 > 30 MAI 2023

Date de communication de l’acceptation des propositions : 20 MAI 2023 > 10 JUIN 2023

Date limite de remise des contributions sélectionnées : 10 SEPTEMBRE 2023 > 30 SEPTEMBRE 2023

Fin de la procédure de révision : OCTOBRE 2023 > NOVEMBRE 2023

Date de sortie prévue du volume : DÉCEMBRE 2023 > JANVIER 2024


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